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Tinder est une application gratuite de rencontre, qui permet de faire défiler des photos d’utilisateurs susceptibles de te plaire, selon 2 critères : le sexe et la géolocalisation.
L’utilisation est très simple : plusieurs photos sont affichées, si tu apprécies celles-ci, tu es invité(e) à le préciser en « swippant » vers la droite (balayage de l’écran avec le doigt), sinon vers la gauche.
Si cette personne a également apprécié ta photo, alors il se crée un « match ». Dès lors, il est possible d’échanger par message.
L’objectif de l’application :
Tinder va tout faire pour te retenir sur l’application et te faire le plus « swipper » que possible. Dans quel but : collecter tes données de géolocalisation et t’inciter à utiliser la version payante, te permettant d’accéder à de nombreuses options, permettant de « swipper » toujours plus.
Tout l’enjeu pour Tinder, c’est de générer du plaisir aux utilisateurs lorsqu’ils interagissent avec l’application, exactement comme lorsque l’on joue. Ainsi, la recherche d’un(e) partenaire doit être agréable, voir plus que la rencontre elle-même.
L’humain est programmé depuis des milliers d’années pour se rapprocher de ce qui est beau. Le cerveau analyse systématiquement le degré esthétique de chaque individu rencontré, et ce, en des temps records, dans le but de trouver le ou la reproductrice idéale.
C’est cette « mécanique » primitive qui est actionnée lorsqu’on utilise l’application. Lorsqu’on trouve la bonne personne, on est irrésistiblement attiré vers elle. Le cerveau se met à sécréter de la dopamine, cela nous procure un immense plaisir. C’est la récompense ultime.
Comment s’assurer que les utilisateurs ne finissent pas par se lasser de l’application ? Tinder a trouvé une solution en se basant sur les travaux du psychologue B. F. Skinner !
Celui-ci a étudié le comportement des souris en laboratoire. Pour que celles-ci soient nourries, elles devaient pousser un bouton. Dr. Skinner s’est aperçu, que lorsque la nourriture n’est pas distribuée de manière prévisible (c’est-à-dire, à chaque pression exercée sur le bouton), les souris actionnaient le bouton encore plus souvent. C’est ce qu’on appelle la « récompense aléatoire ».
Ainsi, le caractère aléatoire de la récompense esthétique renforce le désir de « swipper » sur l’application. Même si on tombe sur un profil qui correspond à nos critères, on est tenté de « swipper » à nouveau.
Effectivement, le souci de ce système repose sur la « nourriture » qui est donnée à l’utilisateur. Ici, il s’agit du profil présenté (pour être plus précis : la valeur qui est perçue par l’utilisateur). Si tous les profils affichés correspondent à ses critères, l’utilisateur n’a plus à craindre de manquer le « bon profil ». Par conséquent, il n’y a pas d’addiction possible.
À l’inverse, ne jamais tomber sur un profil « parfait » pourrait décourager même les utilisateurs les plus chevronnés.
Alors, comment faire ?
L’application a créé un score invisible, définissant à ton insu ton niveau de désirabilité. Cette note correspond à tes performances, c’est-à-dire au nombre de likes obtenus. Plus tu es « swippé » du bon côté, plus ta note augmente. L’algorithme va pouvoir te pousser des profils selon ce score.
Pour te garder motivé(e), Tinder va te pousser de temps à autre des profils bien mieux notés que toi.
Tu te retrouves donc à swipper un maximum par peur de passer à côté de ce super profil, qui comme toi est célibataire et potentiellement en recherche de partenaire(s). Donc tu swippes, ce qui génère en toi de la dopamine, ce qui t’incite à re-swipper et ainsi de suite …
Tu auras tellement passé de temps à swipper sur l’appli que ton cerveau créera un raccourci : il va associer ce geste au plaisir. Plus tu swippes avec ton doigt, plus tu sécrètes de la dopamine.
Ton appétit est totalement insatiable, ça y est, tu es devenu(e) accro.
Si on devait retenir un seul enseignement de l’expérience de la « boîte de Skinner », c’est le fait que le cobaye était bien plus motivé par une récompense variable que fixe.
C’est exactement ce qui pousse les individus à jouer et rejouer toujours plus. Immergés dans une situation de récompense aléatoire, les rongeurs ont fait preuve d’une plus grande ténacité que ceux soumis à une récompense fixe (c’est-à-dire : une pression sur le bouton = la nourriture). Il s’agit de la même situation que lorsqu’on joue à une machine à sous : « Mince c’est raté, la prochaine fois sera certainement la bonne ! ».
Pour faire un parallèle avec d’autres applications, c’est ce qui pousse les utilisateurs de Facebook ou d’Instagram à se connecter pour vérifier si la dernière photo publiée a obtenu un plus grand nombre de « j’aime » que la précédente.
Ce qui est fascinant, c’est que le simple fait d’anticiper une expérience agréable libère de la dopamine. Pour résumer le mécanisme médical, la dopamine est un neurotransmetteur du cerveau. Il est à l’origine du plaisir associé entre autres la nourriture, le sexe, la consommation de drogue ou encore l’argent. Ainsi, peu importe le résultat obtenu, l’individu est plongé dans un état de bien être. Je conclue cet article par une vidéo documentaire 100% en anglais (désolé pour les non-anglophones) qui explique très bien l’expérience de la boite de Skinner.
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Photo by Kon Karampelas on Unsplash
PS : Analyse est extraite du documentaire « Dopamine » diffusé par la chaîne Arte (une mine d’or je vous conseille :)).