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Sorti en 2012, initialement sur Facebook, Candy Crush s’est imposé rapidement comme le jeu vidéo mobile par excellence. Le but : combiner de manière fun des bonbons colorés pour cumuler des points et passer à des niveaux supérieurs (soit plus de 8 000 en nov. 2020 !).
Dit comme cela, rien d’extraordinaire me dirais-tu. Alors comment ce jeu gratuit, qui au premier abord semble totalement simpliste et peu varié, a permis à la société éditrice King une valorisation à 7,1 milliards de dollars en 2014, avec près de 100 millions d’utilisateurs ?
Candy Crush va tout faire pour t’inciter à jouer le plus que possible. Plus tu restes sur l’application, plus tu seras tenté d’acheter des bonus pour passer à des niveaux supérieurs.
Alors comment s’y prennent-ils ? Quelle stratégie ont-ils déployée ?
Tout l’enjeu pour l’application c’est de rendre les premières secondes de jeux simples, voire évidentes. Pour cela, Candy Crush va se baser sur le fait que notre cerveau est primitivement conçu pour reconnaitre les formes et les couleurs.
En psychologie, cela s’appelle la “Gestalt Théorie”. Cela a été défini par le philosophe autrichien Christian Von Ehrenfels (1859-1932). Selon lui, le cerveau interprète les formes selon 3 règles :
Lorsqu’une personne voit des formes colorées, il lui est impossible de résister à les identifier et à vouloir ordonner ce qui est désordonné.
Pour te séduire dès la première partie, jouer à Candy Crush est incroyablement facile. Tu as l’impression d’avoir beaucoup de chance. Tu gagnes à chaque fois !
Cette situation te rend incroyablement heureux et tu as l’impression d’être “THE BIG BOSS” ! C’est ce qu’on appelle l’illusion de la compétence.
Pour renforcer ce sentiment, l’application va constamment te féliciter, même lorsque tu effectues des actions ridiculement simples. Ces compliments activent une zone précise de ton cerveau : le striatum, qui fait partie du système dopaminergique, à l’origine de la dopamine.
Lorsqu’on joue à Candy Crush, on est soumis à des effets visuels et sonores qui s’activent lors d’actions précises. Cela est appelé “micro feedbacks”. Ces derniers vont agir comme des stimuli pour activer dans le cerveau la zone à l’origine de la dopamine.
Une expérience a été menée sur des rats, placés dans une cage dans laquelle les scientifiques avaient positionné un bouton. Celui-ci servait à distribuer aux rongeurs de la nourriture. En ajoutant un effet sonore et lumineux à chaque pression, les chercheurs se sont rendu compte que les rats actionnaient plus souvent le bouton, même lorsqu’ils n’ont pas faim.
Ainsi, ces “micros feedbacks” transforment Candy Crush en machine à récompense, t’incitant à jouer toujours plus pour générer toujours plus de dopamine.
Passant de récompenses à récompenses, ton cerveau rentre dans ce qu’on appelle une “boucle ludique”. L’enjeu de l’application : tout faire pour que tu n’en sortes jamais en te plaçant dans un état de “flow”.
Basé sur la théorie du psychologue Américano-hongrois Mihály Csíkszentmihályi, le flow désigne l’état de correspondance entre la difficulté d’une tache et tes capacités. Donc ni trop difficile, ni trop facile afin de générer un engagement optimal. Cet état te procure en sentiment de réussite continu et de bonheur. Tu te retrouves sur un petit nuage !
Une fois que tu es devenue complètement accro, l’application passe à la 2ᵉ étape : augmenter le niveau pour te pousser à l’échec.
Quittant brutalement ton état de flow, l’application te propose une solution : acheter des bonus pour quelques lingots (monnaie virtuelle de Candy Crush qu’on peut se procurer facilement contre quelques euros – bien réels).
C’est à cette étape que tout se joue pour l’application. Si une majorité de joueurs ne sont pas prêts à payer pour continuer à jouer, certains succomber.
Pourquoi ?
Je ne t’apprends pas un scoop, tu connais déjà la technique du “pied dans la porte”.
Si ce n’est pas le cas (OMG tu n’as pas lu mon précédent article sur le sujet !^^) je t’invite à lire l’article sur les biais cognitifs.
Cette technique est justement utilisée ici. Tu commences d’abord par jouer gratuitement, puis quand vient le moment de payer, tu te sens automatiquement plus enclin à le faire (j’avoue avoir moi-même éprouvé ce sentiment à la fin d’une période d’essai).
À l’inverse des jeux “free to play” (ce qui semble être le cas lorsqu’on commence Candy Crush), l’application bascule raidement sur un modèle “pay to win”. Ce qui signifie que pour avoir plus de chance de réussir dans un jeu, l’utilisateur est poussé à acheter des éléments procurant un avantage significatif sur ses adversaires.
C’est la raison pour laquelle ta réussite est comptabilisée en points et en niveaux.
Cela te permet de te positionner facilement au sein d’un classement, réunissant d’autres joueurs de ton niveau. Affiché à la fin de chaque mini jeu, cela a pour but de renforcer ton esprit de compétition, ton égo, et de ce fait, ta dépendance à l’appli.
En conclusion, pour t’inciter à l’achat de lingots, Candy Crush rend sa monnaie virtuelle ultra-accessible, ce qui a pour effet de minimiser les risques perçus et te pousser rapidement à l’action. Ces toutes petites sommes multipliées par les millions de joueurs actifs représentent plusieurs millions de dollars de chiffre d’affaires.
La psychologie de la forme ou la théorie de la Gestalt est une théorie psychologique et philosophique a été théorisée par Christian von Ehrenfels en 1890. Celle-ci avance l’idée que “le processus de la perception et de la représentation mentale traitent les phénomènes comme des formes globales plutôt que comme l’addition ou la juxtaposition d’éléments simples”.
Les principales lois de la Gestalt :
Ces lois agissent en même temps et sont parfois contradictoires.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Psychologie_de_la_forme
Quoi de mieux qu’une vidéo pour mieux comprendre le principe ?
Les aspects entourant une expérience de flow :
La psychologue Kendra Cherry a mentionné 3 autres composantes faisant partie de cette expérience :
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